Gymnase Coidelle 10 rue Lafayette 44000 Nantes
Ces lieux où le sport nantais a forgé son histoire. Ils sont connus, d'autres moins, leur seul point commun c'est qu'ils portent le nom d'un sportif, à qui l'on doit de belles pages de l'histoire du sport à Nantes.
De nombreux Nantais n'ont jamais franchi les portes du gymnase Armand-Coidelle, au 10 de la rue La Fayette, la rue qui mène à l'ancien Palais de Justice. Mais, il est vrai que la façade est discrète et que rien n'attire l'attention. Pourtant, l'endroit vaut le détour, ne serait-ce que pour son architecture qui n'a rien à voir avec les classiques gymnases sans âme.
Normal, le gymnase Armand-Coidelle squatte, depuis 1960, les locaux des magasins spécialisés dans l'habillement « à Réaumur ». Pendant plus d'un demi-siècle, le lieu a été un passage obligé quand on venait à Nantes pour y faire ses emplettes. Tout comme à Paris, comme l'avait souhaité Jean-Baptiste Gobert-Martin qui avait inauguré son premier magasin en 1897. Il faudra attendre 1910 pour voir l'enseigne avoir pignon sur rue à Nantes.
Trois étages, une vaste salle au rez-de-chaussée, desservie par deux escaliers latéraux qui mènent aux coursives supérieures dont les rampes et autres balustrades sont des références en ferronnerie. Pour couronner le tout une verrière en dents de scie.
En 1957, les magasins « à Réaumur » cessent toute activité, quatre ans avant Paris. Les « Grands magasins Georges Braun et Cie » prennent le relais avant d'arrêter à leur tour. Les locaux sont libres, la municipalité Orrion en profite pour en faire l'acquisition et doter la ville d'une salle de sport dont la société de gymnastique La Nantaise, dans l'obligation de quitter sa salle vétuste de la rue Moquechien, devient le premier locataire.
Charles Hervé est arrivé peu après : « On n'a pas eu beaucoup de chemin à faire puisque le Cercle-de-judo de Nantes, dont j'étais membre, s'entraînait rue Dugommier, juste à côté. C'est à Coidelle que nous avons fondé en 1962, avec le judo-club de Nantes, le Dojo nantais. Nous y sommes toujours, rien n'a changé. C'est vrai qu'un petit coup de peinture ne serait pas un luxe... »
Le Boxing-club nantais occupera ensuite le sous-sol avant de rejoindre en 1979, le palais des sports de Beaulieu, la boxe française prendra le relais. Elle y est toujours. (Ouest France juillet 2010)